Foulque Nerra
Guerrier Bâtisseur Pélerin
2009
Départ place des Terrasses - Dernière scène dans la cour du château
FOULQUE NERRA - Guerrier Bâtisseur Pélerin
Le plus illustre représentant de la première Maison d’Anjou, le redoutable Foulque Nerra, connut un destin extraordinaire aux alentours de l’An Mil.
Traitant d’égal à égal avec les rois de France, en particulier Hugues Capet et Robert le Pieux, avec les Papes et les Princes de l’Eglise, il bénéficia d’une vie d’une longueur exceptionnelle, aux aventures hors du commun, qui a laissé dans les mémoires et les légendes une trace de soufre fulgurante, émaillée d’événements retentissants : mort de sa première femme brûlée vive à vingt ans sur le parvis de la cathédrale d’Angers, profanation de la Basilique Saint-Martin de Tours, incendie de cette même ville, assassinat d’opposants divers, dévastation des campagnes, abbayes, moulins, demeures de ses malheureux voisins blésois, nantais, manceaux, le tout à en croire certaine chroniques sans jamais descendre de cheval durant soixante-dix ans, et contrastant avec pas moins de trois pèlerinages à Jérusalem accomplis dans la mortification la plus spectaculaire, où il se faisait flageller nu par ses valets, étendu sur une claie d’osier.
En y regardant de plus près, il apparaît toutefois que ces événements extraordinaires ne surprenaient pas tellement les contemporains, habitués à de sévères explications entre grands, et que par contre ces chevauchées permanentes procédaient d’un grand dessein, la stabilité et le puissance du Comté d’Anjou, la recherche de sécurités et de garantis au-dehors, le développement de la richesse économique au-dedans. L’œuvre angevine de Foulque Nerra en fait plus en définitive un constructeur prodigieux de châteaux et d’abbayes, un défricheur de forêts hostiles, qu’un guerrier. D’ailleurs, finalement, il ne livrera durant sa vie entière de chevalier que deux batailles, celle de Conquereux et celle de Pontlevoy, dont il ne sortira vivant qu’avec beaucoup de chance; le reste de sa démarche militaire est plus fait de ruses, et d’actions préventives (constructions de maisons-fortes, installations de vassaux) que de faits d’armes retentissants. Aux grands féodaux, ses cousins, les ambitieux Comtes de Blois, le sinistre Comte de Bretagne, les Ducs de Normandie mâtinés de Vikings et d’Aquitaine contaminés par les Sarrazins, tous issue de Charlemagne comme lui-même, il donne l’exemple de l’affranchissement des serfs, de la protection des moines, du partage des biens, du souci dynastique familial, de l’équilibre territorial et met en place un système éducatif renouant en cela avec la tradition carolingienne.
Enfin, il est le chef d’une lignée familiale puissante dont tous les membres masculins et féminins allaient tenir une place de choix dans la genèse du royaume inauguré par les Capétiens, et être à l’origine de dynasties célèbres telles la lignée légendaire des Rois de Jérusalem, ou celle non moins vigoureuses des Plantagenêts, tige de la famille royale d’Angleterre. De nos jours, encore, presque toutes les familles royales ou princières d’Europe – Espagne, Belgique, Hollande, Luxembourg, Suède, Norvège, Danemark, Lichtenstein, Monaco – le reconnaissent comme l’un de leur aïeux remarquables.
Qui était-il vraiment, chevalier diabolique et cruel ou véritable homme d’Etat ?
Christian THEVENOT
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